Lors de la 6ème édition de l’African Digital Summit, des experts du secteur des médias se sont réunis pour discuter des défis et des opportunités liés à la transformation numérique. À travers des interventions variées, ils ont partagé leurs perspectives sur l’avenir de la presse, l’importance de la digitalisation et les nouvelles méthodes de mesure d’audience, tout en soulignant le rôle essentiel de l’innovation.
La 6ème édition de l’African Digital Summit a rassemblé des experts du secteur des médias pour discuter des transformations numériques qui redéfinissent ce domaine. Au cœur de cette réflexion, des intervenants aux parcours variés ont partagé leurs expériences et leurs visions pour l’avenir de la presse et de la diffusion.
Le président directeur général du Groupe Le Matin, Mohammed Haitami, a ouvert le bal en abordant les défis majeurs auxquels l’industrie de la presse est confrontée. Selon lui, le modèle économique traditionnel a été profondément bouleversé par les évolutions technologiques et sociétales. Cette situation pousse les acteurs de la presse à se poser des questions essentielles : de quelle presse a-t-on réellement besoin dans un monde où l’information circule à une vitesse fulgurante ?
Haitami a souligné que la presse n’est pas simplement un vecteur d’information, mais qu’elle doit également s’affirmer comme une entreprise technologique. Cela implique un changement culturel au sein des équipes de journalistes, traditionnellement orientées vers des productions pour le lendemain, qui doivent désormais être prêtes à réagir en temps réel. Il a également évoqué le rôle de l’intelligence artificielle, qui influence les attentes des lecteurs et modifie la manière dont l’information est produite et consommée.
Le contexte marocain, selon lui, n’est pas particulièrement favorable à cette transformation, car la réglementation de la presse demeure insuffisante. La pandémie de COVID-19 a exacerbé ces défis, entraînant la fermeture de plusieurs entreprises de presse. Le PDG du Groupe Le Matin a également insisté sur la nécessité de revoir le modèle d’affaires pour assurer la survie de la presse, un enjeu qui ne relève pas uniquement des entreprises elles-mêmes, mais qui concerne aussi l’État et les annonceurs.
De son côté, la directrice Marketing & TV Program à la SNRT, Bissane Kairat, a présenté une autre facette de la transformation numérique. Pour la SNRT, cette transition a été perçue comme une opportunité de croissance plutôt qu’un simple défi. Elle a expliqué que la digitalisation de tous les métiers était nécessaire pour améliorer l’expérience des spectateurs et pour répondre aux nouvelles exigences du marché.
Mme Kairat a mis en lumière plusieurs projets structurants qui ont été entrepris pour moderniser l’infrastructure technique de la SNRT, notamment le passage à la haute définition. Cette mise à niveau a permis à l’entreprise de distribuer ses contenus sur diverses plateformes, rendant ainsi son offre plus accessible. Elle a également mentionné l’importance de l’indexation et de l’accessibilité des contenus, éléments cruciaux pour une diffusion efficace dans un environnement saturé d’informations.