L’association Noyb a annoncé, lundi, avoir déposé neuf plaintes contre le réseau social X (anciennement Twitter), accusé d’avoir commencé à utiliser « illégalement » les données personnelles de plus de 60 millions d’utilisateurs en Europe pour entraîner ses technologies d’intelligence artificielle.
En mai 2024, X aurait commencé à intégrer de manière irréversible les données des utilisateurs européens dans sa technologie d’IA « Grok », sans les en informer ni leur demander leur consentement, selon l’ONG viennoise, déjà à l’origine de plusieurs plaintes contre les géants du web, dont Meta récemment.
Noyb a pris note de l’accord conclu récemment entre X et la Commission irlandaise de protection des données (DPC), visant à suspendre l’entraînement de l’algorithme avec les données européennes jusqu’en septembre. Cependant, l’association appelle à une enquête approfondie.
« Qu’est-il advenu des données européennes déjà intégrées dans les systèmes, et comment Twitter peut-il correctement séparer les données européennes des données non européennes, où les personnes ne bénéficient pas de la protection du RGPD ? », s’interroge Noyb, qui a déposé des plaintes en Autriche, en Belgique, en France, en Grèce, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, et en Espagne.
L’association souligne également les risques liés à l’utilisation des données sensibles visées à l’article 9 du RGPD, telles que les informations sur l’appartenance ethnique, les opinions politiques et les croyances religieuses.
Avec l’introduction de sa technologie d’IA, X semble avoir enfreint plusieurs dispositions du RGPD, y compris les principes de transparence et les règles opérationnelles, selon Noyb. L’association estime que plus les autorités de protection des données de l’UE s’impliqueront dans la procédure, plus la pression sur X pour se conformer à la législation européenne sera forte.
