Le réseau social TikTok a annoncé lundi qu’il retirait définitivement de l’Union Européenne son programme controversé de récompenses pour le visionnage de vidéos sur sa nouvelle application TikTok Lite. Cette décision est le premier résultat concret de la nouvelle législation européenne sur le numérique.
Le programme de récompenses, qui avait été lancé en France et en Espagne au printemps avant d’être suspendu quelques semaines plus tard, avait été critiqué pour ses risques potentiels pour la santé mentale des utilisateurs. La Commission européenne avait ouvert une enquête sur le sujet et avait évoqué des « risques graves » pour les utilisateurs.
Le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton, s’est félicité de cette décision sur son compte Twitter, soulignant que le temps de cerveau disponible des jeunes Européens ne devait pas être considéré comme une monnaie d’échange pour les réseaux sociaux.
Un porte-parole de TikTok a confirmé le retrait définitif du programme de récompenses, soulignant que le groupe était prêt à travailler de manière constructive avec la Commission européenne.
Cette décision est un succès pour le Digital Services Act (DSA), qui vise à réguler les contenus en ligne en contraignant les grandes plateformes à respecter les lois et à coopérer avec les régulateurs.
La fonction controversée récompensait les utilisateurs en échange du visionnage de vidéos ou d’autres actions, comme aimer des vidéos et suivre des créateurs de contenus. Ces récompenses étaient ensuite échangeables contre des cartes-cadeaux sur des sites partenaires.
La Commission européenne a souligné qu’elle surveillerait attentivement le respect par TikTok de ses engagements contraignants, précisant que toute violation de ces derniers équivaudrait immédiatement à une violation du règlement sur les services numériques et pourrait entraîner des amendes.
TikTok a rappelé à plusieurs reprises que seules les personnes âgées de 18 ans ou plus pouvaient collecter des points. Cependant, de nombreux experts pointent régulièrement que les risques de contournement sont importants. Aux États-Unis, l’application est désormais visée par une plainte du ministère de la Justice qui l’accuse de « violation généralisée des lois sur la protection de la vie privée des enfants ».