La capitale marocaine, Rabat, a accueilli mercredi le lancement de la plateforme interactive « Sidawasoul.ma » par l’Association marocaine de solidarité et de développement (AMSED).
Cet outil numérique vise à fournir des informations scientifiques et médicales sur le VIH/SIDA et la tuberculose, tout en offrant un espace sécurisé d’échange et de débat pour les communautés et les associations concernées.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Accélérer les ripostes au Sida et à la tuberculose au Maroc à l’horizon 2030 ». Ce programme, réalisé en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale, bénéficie du soutien financier du Fonds Mondial. Il ambitionne de renforcer les efforts nationaux pour lutter contre ces maladies.
Lors de son intervention, la présidente de l’AMSED, Fatima Mosseddaq, a souligné l’importance de ce lancement, rappelant les efforts de l’Association pour dynamiser le tissu associatif dans le domaine de la santé. L’AMSED a également contribué au développement des compétences des acteurs de la société civile et au réseautage des associations, notamment par la création du Réseau national des associations œuvrant dans la lutte contre le VIH/Sida et la tuberculose.
Mme Mosseddaq a aussi évoqué les défis posés par la crise de Covid-19, durant laquelle l’AMSED a su adapter ses approches d’intervention et renforcer sa capacité à collaborer avec diverses associations locales.
La représentante de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Maroc, Maryam Bigdeli, a rappelé que le VIH et la tuberculose représentent de graves menaces pour la santé publique mondiale. En 2023, le VIH/Sida a causé la mort de 630.000 personnes et 1,3 million ont été infectées, tandis qu’en 2022, 1,3 million de personnes sont mortes de la tuberculose, dont 167.000 étaient également atteintes par le VIH. Mme Bigdeli a souligné l’urgence d’actions concertées pour éradiquer ces maladies, en optimisant les ressources disponibles et en favorisant l’innovation pour améliorer la prévention, le dépistage et le traitement.
Houssine El Rhilani, directeur de l’ONUSIDA Maroc, a également pris la parole pour insister sur la nécessité d’une approche collaborative pour continuer à progresser dans la lutte contre ces maladies. Grâce à ces efforts conjoints, le Maroc a réussi à réduire de plus de 35% les nouvelles infections au VIH/Sida et de 55% les décès dus à cette maladie. La couverture en traitement antirétroviral (ARV) a atteint plus de 70% des personnes vivant avec le VIH/Sida, et les décès liés à la tuberculose ont diminué de 68% depuis 1990.
Toutefois, M. El Rhilani a souligné que des défis subsistent, notamment les prévalences élevées du VIH parmi les populations clés et les préoccupations continues concernant l’incidence et la mortalité de la tuberculose. Le rapport mondial actualisé de l’ONUSIDA 2024 indique qu’un quart des personnes vivant avec le VIH/Sida ne reçoivent pas le traitement vital.