Dans un monde où les écrans dominent notre quotidien, le « mode nuit » des smartphones est souvent vendu comme une solution miracle pour améliorer la qualité de notre sommeil en réduisant la fatigue oculaire et les effets perturbateurs de la lumière bleue.
Toutefois, une récente étude de l’Université Brigham Young (BYU) remet en question l’efficacité réelle de cette fonctionnalité.
L’étude, publiée dans la revue Sleep Health, a impliqué trois groupes de participants qui ont utilisé leurs smartphones de différentes manières avant de se coucher pendant sept nuits consécutives. Le premier groupe a activé la fonction Night Shift, qui filtre la lumière bleue; le second a utilisé leur iPhone sans aucune modification; tandis que le troisième s’est abstenu de toute utilisation de smartphone avant de dormir.
Les résultats ont de quoi surprendre. Les chercheurs n’ont observé aucune différence significative dans les paramètres de qualité de sommeil tels que le temps nécessaire pour s’endormir, la durée du sommeil, l’efficacité du sommeil, et le temps de réveil après l’endormissement initial entre les trois groupes. Ces découvertes suggèrent que les perturbations de sommeil causées par les smartphones pourraient résulter d’une interaction plus complexe et profonde que la simple exposition à la lumière bleue.
Selon Chad Jensen, l’un des chercheurs, « Il semble que l’engagement psychologique et cognitif avec l’appareil lui-même, indépendamment des émissions lumineuses, puisse être tout aussi préjudiciable à un sommeil de qualité. Le simple fait de changer de profil de couleur peut ne pas suffire à atténuer ces effets. »
L’étude révèle également une tendance intéressante chez les participants qui dorment généralement plus de 6,8 heures par nuit. Pour ceux-ci, éviter complètement l’utilisation du smartphone avant le coucher semble améliorer l’efficacité du sommeil et réduire le temps passé éveillé après s’être endormis, comparativement à ceux qui utilisent leurs téléphones avec ou sans mode nuit.
Cette recherche souligne donc la nécessité de reconsidérer les solutions technologiques comme panacées aux problèmes de sommeil. Bien que le mode nuit puisse réduire la fatigue oculaire, il semble que pour contrer véritablement les perturbations du sommeil liées à l’usage des smartphones, des mesures plus globales et une prise de conscience des impacts de nos interactions avec la technologie soient indispensables.
