Le débat sur le contrôle et la possible suspension de l’application chinoise TikTok a de nouveau été soulevé au Parlement marocain.
Cependant, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a clairement indiqué lundi dernier que le Maroc ne prévoit pas de suspendre cette plateforme populaire, malgré les préoccupations concernant le contenu jugé inapproprié.
S’exprimant lors d’une séance plénière à la Chambre des Représentants, Ouahbi a souligné que le Maroc ne peut pas exercer un contrôle exclusif sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok, en raison du volume quotidien de contenu diffusé et de la position mondiale de la plateforme. Il a également précisé que la décision de suspension ne dépend pas uniquement du Maroc, mais qu’elle concerne l’ensemble de l’écosystème international dans lequel le Royaume est actif.
Le ministre a toutefois assuré les parlementaires que des efforts de surveillance et des mesures de contrôle sont activement mis en place par les autorités compétentes, notamment la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et le Ministère Public. Il a détaillé que la surveillance active de la DGSN, ainsi que les mesures disciplinaires prises par les tribunaux, ont permis d’exercer un contrôle plus étroit sur les publications diffusées sur les réseaux sociaux, y compris TikTok.
Cependant, Ouahbi a reconnu que le contenu considéré comme inapproprié diffusé sur ces plateformes ne représente qu’une fraction qui échappe au contrôle des autorités. Il a précisé qu’il est presque impossible de contrôler à 100 % le contenu de ces plateformes, rappelant que près de 500 millions de fausses vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux en 2023, échappant au contrôle des États.
Il convient de rappeler que plusieurs pays, dont l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, ou la Jordanie, ont interdit entre 2020 et 2022 l’utilisation de TikTok sur leur territoire. Cependant, selon les déclarations du ministre de la Justice marocain, le Royaume ne semble pas suivre cette tendance pour le moment.