Le Maroc se retrouve dans le top 5 des pollueurs en Afrique, malgré la mise en place du Plan National de l’Air.
Selon un rapport de Greenpeace MENA et Greenpeace Afrique intitulé « Les principaux pollueurs de l’air en Afrique démasqués », deux des 10 principaux points chauds d’émission de SO2 en Afrique se situent au Maroc. Bien que le pays ne soit pas concerné par les décès prématurés liés à la pollution atmosphérique, il abrite les centrales électriques de Mohammedia, Jorf Lasfar et Safi, qui sont responsables des émissions de SO2 les plus importantes du continent.
Le rapport examine les émissions d’oxydes d’azote (NO2 et autres oxydes d’azote appelés collectivement NOx), de dioxyde de soufre (SO2), de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et de particules, y compris le carbone noir (BC). Ces polluants contribuent tous à la production de particules fines (PM2,5), qui constituent l’un des principaux facteurs de risque de décès en Afrique. Une fois émis dans l’air, l’exposition à chacun de ces polluants peut être directement nocive pour la santé.
Selon le rapport, l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud présentent une charge de morbidité importante liée à la pollution atmosphérique. Au Maroc, les émissions de SO2 ont connu une baisse en 2023 dans deux des principaux points chauds, avec une diminution de 67 % à la centrale électrique de Safi et de 19 % à la centrale thermique de Jorf Lasfar (JLEC). Cependant, la centrale électrique au charbon de Mohammedia a enregistré une augmentation de 54 % des émissions de SO2 au cours de la même période.
Selon l’évaluation de l’indice de qualité de l’air, la réduction permanente des concentrations de PM2,5 du niveau de 2021 à la ligne directrice de l’OMS de 5 µg/m³ aurait pu améliorer l’espérance de vie de 0,4 an au Maroc. Dans le pays, près de 53 % des PM2,5 ambiantes ont été attribuées aux industries, 35 % à la poussière et 13 % à la circulation.
La dégradation environnementale au Maroc représente une perte économique de 32,5 milliards de dirhams par an, soit environ 3,52 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Pour lutter contre cette pollution, le gouvernement a lancé le Plan National de l’Air (PNA) qui s’étend jusqu’en 2030, comprenant diverses mesures techniques, incitatives et légales, ainsi que des initiatives de sensibilisation et de communication.
Des mesures ont été prises pour accompagner les industriels dans leur transition vers une économie verte et promouvoir la réduction de la production de déchets à la source, la collecte sélective, le tri et la valorisation, ainsi que le principe de responsabilité élargie.