Dans le cadre de la conférence internationale dédiée à la transformation digitale du système judiciaire, tenue à Tanger, des responsables et experts de divers horizons ont souligné l’importance cruciale de l’interopérabilité des données pour la justice numérique.
L’événement, qui a réuni environ 200 décideurs et spécialistes issus de 40 pays, a été le théâtre d’échanges enrichissants sur les défis et les opportunités que représente la digitalisation pour le secteur judiciaire.
Au cœur des discussions, le panel « L’écosystème judiciaire numérique intégré: les défis de l’interopérabilité » a particulièrement capté l’attention. Les intervenants y ont détaillé les avantages d’un système permettant l’échange rapide et sécurisé de données entre administrations, visant à améliorer l’efficacité des services rendus aux citoyens et aux institutions. Hajar Khyati, représentante de l’Agence de développement du digital (ADD), a mis en exergue le rôle de l’interopérabilité dans la transition numérique, notamment à travers la plateforme « GISRE », qui a facilité plus de 55 millions d’opérations d’échange de données au Maroc entre février 2023 et janvier 2024.
Cette plateforme est au cœur de projets stratégiques comme le registre social unifié, le programme Tayssir, et le système de gestion scolaire « Masar », illustrant la capacité de l’interopérabilité à simplifier les opérations, réduire les coûts et les erreurs, et améliorer la qualité des services publics.
L’expérience saoudienne a également été mise en avant par Ibrahim Muhammad Almuhtib, qui a partagé les succès de la numérisation dans l’amélioration de l’efficacité des systèmes judiciaires et de la gestion immobilière de son pays. La numérisation d’environ 200 millions de documents immobiliers a notamment permis la création d’une bourse immobilière électronique, dynamisant significativement le marché immobilier saoudien.
Du côté palestinien, Murad Rumman a présenté le programme « Mizan 2 », une initiative de gestion numérique des tribunaux qui a considérablement augmenté l’efficacité judiciaire. Ce système, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, a permis d’accélérer les procédures, de faciliter le déroulement des procès et de réduire l’accumulation des dossiers.
La conférence s’est conclue sur une note d’optimisme quant à la contribution de la transformation numérique à une justice plus efficace et inclusive, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU.
L’événement a non seulement offert une plateforme pour discuter des avancées technologiques et de leur impact sur la justice, mais a également souligné l’importance de l’échange de connaissances et de pratiques entre les nations pour accompagner cette transformation cruciale.