Lors de la conférence internationale sur la transformation digitale du système judiciaire, tenue à Tanger, Hassan Daki, Procureur général du Roi près la Cour de Cassation et président du Ministère public, a mis en exergue l’urgence et la nécessité de digitaliser le système judiciaire marocain pour en améliorer la performance, développer l’administration judiciaire et faciliter l’accès à la justice.
Organisé par le ministère de la Justice en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cet événement a rassemblé environ 200 décideurs et experts de 40 pays pour discuter des défis et opportunités que présente la digitalisation pour la justice. M. Daki a affirmé que cette transformation numérique est un indicateur fort de la volonté de s’engager activement dans ce chantier de réforme, essentiel pour l’efficacité de la gestion des affaires judiciaires et le développement de leur qualité, ainsi que la prononciation de verdicts dans des délais raisonnables.
La numérisation des procédures judiciaires est vue comme un moyen fondamental de renforcer les principes de transparence et d’intégrité, grâce à l’investissement dans les moyens numériques et technologiques. Cette évolution est cruciale pour renforcer la compétitivité de l’administration judiciaire et lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la protection et la promotion des investissements et la consolidation de la gouvernance du service judiciaire.
M. Daki a également rappelé l’importance que le Roi Mohammed VI accorde à la digitalisation de la justice, soulignant que cette dernière est une des clés pour la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement du Royaume. Il a noté que l’expérience du procès à distance et la gestion numérique des procédures, mises en place durant la pandémie de Covid-19, ont démontré la capacité de la justice marocaine à adopter la numérisation et à en faire une réalité tangible.
Le succès de la transformation numérique du système judiciaire marocain repose sur la convergence des efforts entre le ministère de la Justice, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), et la Présidence du Ministère public. M. Daki a souligné les initiatives déjà en place, comme la mise en place de plateformes numériques pour l’échange de données avec des partenaires clés, et a affirmé la détermination de continuer à contribuer au programme de transformation numérique en coopération avec le ministère de la Justice et le CSPJ.
Le conclave s’est concentré sur la transformation digitale comme vecteur d’une justice efficiente et inclusive, visant à souligner son rôle dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) liés à la justice, l’égalité, l’accès à la justice et aux institutions efficaces. Les thématiques abordées ont couvert un large spectre, des défis de l’échange et de l’interopérabilité à la justice numérique axée sur la data, en passant par les compétences requises pour accompagner cette transformation.