La Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis semble porter un intérêt particulier à l’investissement récent de Microsoft, d’une valeur de 13 milliards de dollars, dans OpenAI.
D’après un rapport de Bloomberg, la FTC évalue actuellement si cet investissement enfreint les lois antitrust américaines. Cette enquête survient dans un contexte où l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle soulève des préoccupations quant à la consolidation du pouvoir du marché par de grandes entreprises technologiques existantes.
La présidente de la FTC, Lina Khan, avait déjà exprimé des inquiétudes à ce sujet dans une tribune publiée plus tôt cette année dans le New York Times. Elle soulignait que l’adoption étendue de l’IA pourrait renforcer la dominance de marché des grandes firmes technologiques déjà bien établies.
Bien que l’enquête de la FTC en soit encore à un stade préliminaire et qu’aucune investigation formelle n’ait été lancée, l’agence analyse la situation et évalue ses options. Un des facteurs compliquant la régulation est le statut d’organisation à but non lucratif d’OpenAI. En effet, les transactions impliquant des entités non-corporatives ne sont pas obligées par la loi d’être déclarées.
De plus, l’investissement de 13 milliards de dollars de Microsoft ne lui confère pas techniquement un contrôle sur OpenAI, selon la loi. Cependant, les récents événements impliquant le licenciement puis la réembauche de Sam Altman, président d’OpenAI, et le rôle crucial joué par Microsoft dans ces décisions, laissent supposer que le manque de contrôle sur l’organisation non lucrative est davantage une question technique qu’une réalité de la relation entre les deux entités.
Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni a annoncé aujourd’hui envisager une enquête sur la relation entre les deux acteurs dominants de l’IA. Elle évoque des « développements récents », faisant allusion de manière voilée à la situation entre Altman et Microsoft. La CMA examinera si ce partenariat a abouti à une acquisition de contrôle, c’est-à-dire si une partie exerce une influence matérielle, un contrôle de facto ou détient plus de 50 % des droits de vote sur une autre entité.
Khan, qui remet également en question l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars, a précédemment mis en garde contre le besoin de réglementer l’IA.
Dans un communiqué, elle affirmait déjà : « Alors que ces technologies évoluent, nous nous engageons à faire notre part pour préserver la tradition de longue date des États-Unis de maintenir des marchés ouverts, équitables et compétitifs, soutenant à la fois les innovations révolutionnaires et le succès économique de notre nation, sans tolérer des modèles d’affaires ou des pratiques impliquant l’exploitation massive de leurs utilisateurs. Bien que ces outils soient novateurs, ils ne sont pas exemptés des règles existantes, et la FTC appliquera rigoureusement les lois que nous sommes chargés d’administrer, même sur ce nouveau marché. »